Je suis aujourd’hui en classe de terminale et je suis entrée à l’internat en 6e, ça va donc bientôt faire sept ans que je suis à sourdun. Je vais bientôt partir, et si je devais faire un bilan de cette expérience, je dirais que l’internat m’a permis de gagner en maturité. L’internat m’a offert un cadre propice à mon développement. Au collège, nous étions très encadrés par les AED, les CPE, et même les professeurs, ce qui m’a permis d’acquérir certains automatismes qui, par la suite, au lycée m’ont permis d’être organisée dans mon travail et de pouvoir avancer tranquillement. J’ai eu la chance d’avoir des AED disponibles pour moi, des CPE à l’écoute, et des professeurs qui m’ont accompagné tout au long de ma scolarité. Ils ont été bienveillants avec moi, mais aussi exigeants, pour que je donne le meilleur de moi-même. Je savais que je pouvais aller les voir dès que j’avais un problème ou une question. Les relations sont vraiment différentes avec des personnes avec qui nous vivons cinq jours sur sept. L’avantage de l’internat est, par ailleurs, notre proximité. Nous sommes un petit effectif alors nous nous connaissons tous, de la sixième à la prépa jusqu’à l’équipe encadrante. Évidemment, parfois, il y a des moments difficiles, on se sent loin de chez soi, isolé. Mais l’internat, c’est surtout de très beaux moments partagés, des liens incroyables qui se sont tissés. Je pourrais comparer Sourdun à une grande famille. Aujourd’hui, je m’y considère comme chez moi, j’y ai mes repères, mes habitudes. Surtout, on n’a jamais le temps de s’ennuyer à l’internat avec toutes les activités qui nous sont proposées. J’ai pu faire de l’équitation, de la boxe, de la guitare, du théâtre, des échecs et plein d’autres choses. Je n’ai pas peur de quitter l’internat, car l’on m’a donné toutes les clés pour réussir à l’extérieur. Toutes les clés pour aborder avec sérénité la suite de mes études. L’une des choses les plus importantes que l’internat m’ait apportées est la confiance en moi. Aujourd’hui, alors que je me prépare à affronter le début de ma vie d’adulte, rien ne me semble impossible, tout semble à ma portée, qu’importent mes origines sociales ou autres. Je sais que je dois beaucoup à sourdun, j’espère pouvoir le lui rendre plus tard, mais surtout, j’espère que l’internat continuera d’aider plein d’autres jeunes qui comme moi n’avaient pas forcément confiance en eux, qui n’avaient pas forcément un cadre adéquat, mais à qui on donnera une chance.