15 février 2023
Rébecca KADMI TA
Bienvenue au Japon, un pays insulaire en Asie de l’Est! Il est aussi appelé le“ pays du soleil levant”, traduction littérale de Nihon ou Nippon ,“Japon” en japonais. Son drapeau a également une signification qui se réfère à ce surnom: un fond blanc en signe de pureté et un cercle rouge représentant le soleil à l’aube.D’ailleurs, sur les 6 852 îles qui composent le Japon, seulement 416 d’entre elles sont habitées! L’hymne national de Japon quant à lui, le Kimi ga yo “ 君が: “Votre règne”, est extrait d’une poésie écrite au IXe siècle. Il est de ce fait le plus ancien du monde.
Superficie
377 975 km²
Rang mondial
Population
125 millions d’habitants
Rang mondial
Puissance économique
3e puissance économique mondiale
PIB = 6% (France = 2.6%)
Capitale
Tokyo
Monnaie
Le Yen
1 JPY ≃ 0,0080 €
- Premier ministre actuel : Fumio Kishida
- Empereur : Naruhito
- Îles principales : Hokkaido, Honshu, Shikoku, Kyushu
- Aéroports internationaux :
- Tokyo: Tokyo-Narita (NRT)
- Tokyo: Tokyo-Haneda (HND)
- Osaka: aéroport du Kansai (KIX)
- Nagoya: aéroport du Chubu (NGO)
Quelques mots sur l’histoire du Japon
C’est en 100 000 avant J.-C. que débute l’histoire du Japon avec le peuplement dénisovien d’un groupe d’îles au sud-est de la péninsule coréenne. Ces îles sont envahies par les Chinois et les Coréens qui apportent avec eux la culture du riz au IIIe siècle avant J.-C. Peu à peu, l’écriture chinoise mais aussi le bouddhisme sont importés au Japon. De 250 à 710, pendant la période Yamato, se forme le premier Etat structuré du Japon. L’empire du Japon voit le jour notamment avec la création de la “Constitution de l’empire du Grand Japon”, qui confère beaucoup de pouvoirs à l’empereur, en 1889.
Après la Seconde Guerre mondiale et la défaite de l’Axe dont faisait partie le Japon, une nouvelle constitution entre en vigueur en 1947. L’empire du Japon devient alors l’État du Japon et passe d’une monarchie à une monarchie constitutionnelle où le Premier ministre dispose d’un plus grand pouvoir que l’empereur.
L’alphabet japonais
L’alphabet japonais est composé de trois alphabets: les katakana et les hiragana qui sont des alphabets syllabaires, et les kanji qui sont des idéogrammes d’inspiration chinoise. Cependant, l’usage des deux premiers alphabets diffère: les hiragana sont utilisés pour écrire les mots japonais, les particules grammaticales et les terminaisons de verbe tandis que les katakana ont pour but de transcrire les mots de langues étrangères, écrire les noms propres étrangers ainsi que les onomatopés et la liste est encore longue.
Tableau des katakana
Tableau des hiragana
Un patrimoine culturel riche: le mont Fuji , bien plus qu’une montagne
Classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le mont Fuji, appelé Fuji-san en japonais (富士山,littéralement “mont Fuji”), est un cône volcanique toujours considéré comme un volcan actif à la symétrie presque parfaite, grâce à sa dernière éruption en 1707-1708. La montagne la plus sacrée du Japon est située à 100 kilomètres au nord-est de Tokyo et culmine à 3 776 mètres d’altitude. Lieu de pèlerinage depuis des siècles, il a inspiré bon nombre d’artistes et de peintres comme Katsushika Hokusai, peintre de la très célèbre estampe La Grande Vague de Kanagawa.
Le mont Fuji est un symbole mondialement reconnu du Japon et sa représentation dans l’art japonais depuis le XIXe siècle eut une profonde influence sur l’art occidental de l’époque. Également un lieu sacré, les deux religions principales du pays, le shinto et le bouddhisme, vénèrent ce lieu qu’ils considèrent sacré. Cette montagne sacrée est entourée de grands lacs très célèbres comme Kawaguchiko, ainsi que des auberges traditionnelles (appelées Hoshi, 法師) et leurs sources thermales naturelles. Les chemins de pèlerinage, les sanctuaires du cratère mais également des sites au pied du volcan comme les sanctuaires Sengen Jinja ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque année, Fuji-san attire plus de 200 000 personnes et participe au rayonnement culturel du Japon au-delà de ses frontières.
Un peu de culture: la coutume de l’hanami
L’hanami , 花見, est composé de deux kanjis qui veulent dire “regarder les fleurs”: 花(hana) pour fleur et 見 (mi) pour voir ou regarder. Cette tradition, que l’on nomme également au Japon “桜お花見 : sakura ohanami” consiste à apprécier la beauté des fleurs de cerisier (appelées 桜: sakura en japonais), celles-ci étant éphémères. Elles ne sont observables qu’entre la fin du mois de mars et la mi-avril, lorsque les sakura entrent en pleine floraison, selon les facteurs géographiques et climatiques. La coutume du hanami est très ancienne. Elle débute au VIIIe siècle avant notre ère, à l’époque de Nara.
A cette époque, une croyance établissait l’existence des dieux au sein des arbres. Les Nippons effectuaient alors des offrandes auprès de ces arbres car ils pensaient que cela protégerait leurs récoltes (notamment de riz), et se délectaient par la suite de saké (boisson alcoolisée japonaise à base de riz) tout en pique-niquant. Toutefois, au début de cette coutume, les japonais admiraient les pruniers et pêchers, tous deux venus de Chine. Ce n’est que plus tard que le hanami consacré aux fleurs des cerisiers fera son apparition. Aujourd’hui, les japonais célèbrent ce rituel en famille, en couple ou entre amis: ils se retrouvent sous les arbres en fleur pour pique-niquer et consommer des boissons alcoolisées tout en contemplant cette magnifique démonstration de Mère Nature. La fleur de cerisier est également un symbole important dans la culture japonaise: elle représente la beauté des choses éphémères.
Le Japon: un pays avec une gastronomie atypique
De plus, les Japonais ont une tradition gastronomique assez atypique quant au repas de Noël: il est coutume de consommer du poulet frit de KFC le réveillon de Noël! En effet, cette tradition voit le jour en 1974 grâce à une campagne publicitaire de KFC, “Kurisumasu ni wa Kentakkii”, ou “Kentucky pour Noël. A cette époque, le directeur du premier KFC du Japon en 1970, Takeshi Okawara, entend des étrangers regretter de ne pas pouvoir manger de dinde au Japon pendant le réveillon de Noël, qui n’est fêté par pratiquement aucun japonais puisque seulement 3% de la population est chrétienne. Il décide de vendre “un baril pour Noël” en remplaçant la dinde par du poulet, qu’il juge assez proche de celle-ci. C’est un succès phénoménal, non pas pour le côté Noël mais seulement car le poulet est proposé à un prix imbattable. Cette tradition, dictée par KFC, perdure encore car 3,6 millions de familles japonaises consomment ce mets le jour du réveillon, et il faut commander à l’avance pour éviter au moins deux heures d’attente.
Les trois pays ayant le plus de restaurants étoilés sont la France (628), le Japon (577) et l’Italie (374). Concernant les villes, Tokyo est la ville avec le plus de restaurants étoilés au Guide Michelin du monde avec à son compteur 206 restaurants étoilés, suivi par Paris et ses 112 restaurants et Kyoto, 110 restaurants. Il est ainsi correct d’affirmer que le Japon fait partie des pays offrant une des meilleures gastronomies du monde. La cuisine japonaise actuelle est un mélange ancien de la cuisine chinoise et coréenne adaptée aux aliments anciens et rapidement influencée par des pratiques extérieures. Le riz est à la base de tous les repas japonais et il est souvent accompagné de multiples plats tels que de la viande ou encore de la soupe miso. D’autre part, le sushi, plat incontournable du Japon avec les makis, désignait à l’origine une technique de conservation qui consistait à utiliser du riz cuit afin de conserver du poisson.
Géopolitique du pays
Le Japon est un pays puissant surtout d’un point de vue économique: il est le quatrième exportateur et importateur de biens. Il s’agit du troisième pays le plus riche du monde et il est aussi membre du G7, un regroupement des plus grandes puissances économiques du monde. Son marché intérieur est essentiel au pays. Le Japon possède, avec Singapour (2,4%) et la Suisse (2,5%) un taux de chômage parmi les plus bas au monde puisqu’il est de 2,7% tandis que celui de la France est de 7,3%. Cependant, le Japon n’a pas su conserver son avance dans le numérique et la Chine, dans ce domaine, l’a considérablement dépassé.
Bien que grande puissance économique, le Japon conserve cette image de puissance fragile et ambivalente. Selon Gérard Dorel, il s’agit avant tout d’un “État qui dans le monde se distingue non seulement par son poids territorial, démographique et économique mais aussi par les moyens dont il dispose pour s’assurer une influence durable sur toute la planète en termes économiques, culturels et diplomatiques”. En effet le soft power du Japon est très développé, notamment à travers l’initiative du “Cool Japan”, mise en place par le gouvernement japonais afin de faire valoir sa culture dans le monde entier: il s’agit de l’application que le pays se donne pour la notion de soft power. Cela fait du Japon une superpuissance culturelle en Asie. Toutefois, cette politique est de plus en plus critiquée et confrontée à de nouveaux défis qui pourront déterminer sa pérennité.
En outre, depuis 2019 et la fin de l’ère Heisei, le Japon souhaiterait ajouter à son arc le hard power. En effet celui n’est pas présent au pays du soleil levant qui dispose d’une faible puissance militaire. Il cherche à pallier ce problème tout en étant contraint par la constitution de 1947, principalement à cause de l’article 9 où le peuple japonais décide de “renoncer à jamais à la guerre en tant que droit souverain de la nation, ainsi qu’à la menace ou à l’usage de la force comme moyen de règlement des conflits internationaux”. En plus d’avoir tendance à se méfier de son étranger proche, le Japon ne peut pas compter sur ses expatriés car ils sont peu nombreux et dont la population se fait vieillissante: plus d’un tiers des japonais ont plus de 65 ans. Ainsi, cette puissance, par son histoire ainsi que sa localisation, reste assez isolée et préfère adopter un comportement de repli.
Dans ce contexte particulier, ce pays insulaire signe des alliances internationales afin de rétablir le contact avec le monde extérieur.